La semaine de 4 jours

La semaine de 4 jours, où, comment et qui ?

La semaine de 4 jours fait beaucoup parler dans le monde du travail. Présentée comme la solution pour une meilleure organisation entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Appliquée par quelques entreprises, ce mode de travail interroge. Alors la semaine de 4 jours est-elle la solution pour votre entreprise ? Explications et présentation des avantages et inconvénients.

Qu’est-ce que la semaine de 4 jours ?

La première législation concernant l’organisation du temps de travail sur 4 jours remonte à 1996 avec la loi Robiens. Ce texte législatif proposait de passer à 32 heures par semaine avec une obligation de recruter au moins 10% de salariés en CDI. En échange de cette nouvelle organisation les entreprises bénéficiaient d’allègements de cotisations patronales de sécurité sociale. Cette loi Robiens a été abrogée par la loi Aubry et le passage au 35 heures.

Comme son nom l’indique, la semaine de 4 jours consiste à travailler 4 jours par semaine au lieu de 5 sans perte de salaire. En comptant le week-end, les salariés bénéficient de 3 jours de repos par semaine.

Comment fonctionne la semaine de travail sur 4 jours ?

La semaine sur 4 jours a un impact fort dans l’organisation. Si aujourd’hui elle n’est en place que dans un petit nombre d’entreprises, elle intéresse beaucoup et intrigue surtout. L’intérêt principal du passage au 4 jours et de permettre aux collaborateurs d’avoir un jour supplémentaire de repos sans perte de salaire.

Pour passer de 5 à 4 jours de travail, les entreprises disposent de plusieurs possibilités :

  • Elles peuvent réduire le nombre d’heures de travail hebdomadaires et passer à une semaine de 32 heures au lieu de 35 heures. Le salarié travaillerait alors 8 heures par jour et bénéficierait d’un jour de congés en plus.
  • L’autre solution est d’augmenter la charge de travail journalière. En effet, dans certains secteurs, il peut être compliqué de réduire le temps de travail quotidien. Il s’agirait donc de répartir les 35 heures sur 4 jours.

Les différentes formes de semaine de 4 jours

Ce nouveau temps de travail implique une rémunération des salariés identique et pourrait s’imaginer de différentes façons :

  • 1 semaine de 4 jours
  • 1 semaine libre sur 5
  • 1 semaine longue, 1 semaine courte (pour les chauffeurs routiers par exemple)
  • 1 week-end de 4 jours toutes les deux semaines
  • 1 mois libre sur 5 (chercheurs, programmeurs en informatique etc)
  • 1 année sabbatique tous les 5 ans
  • Possibilité de prendre 8 années sabbatiques au cours de la vie professionnelle (comprises dans les 42 années de cotisation)

Même si ce rythme de travail n’est pas envisageable pour toutes les entreprises et tous les secteurs, il y a de fortes chances que la semaine de 4 jours concernent de plus en plus d’entreprises dans les prochaines années.

Les avantages de la semaine de 4 jours

La semaine sur quatre jours présente comme principal avantage la possibilité de profiter d’un jour de repos supplémentaire chaque semaine. Cette organisation permettrait aux salariés de trouver un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. La semaine de travail sur 4 jours vise à offrir plus de temps libre aux salariés sans diminuer la qualité et la productivité des salariés.

Pour une étude américaine publiée fin novembre 2022, près de 1 000 salariés américaines ou irlandaises ont testé la semaine de 4 jours sans réduction de salaire. Il ressort de cette étude que 96% des salariés aimeraient continuer à travailler quatre jours par semaine. Ils sont près d’un tiers à noter une hausse de l’intensité de leur travail avec ce changement. Les salariés mettent en avant un meilleur sommeil, plus de sport ou encore une diminution du nombre de burn-out ou de syndrome d’épuisement professionnel.

Voici les principaux avantages de la semaine de quatre jours :

  • Augmenter la productivité des salariés ;
  • Obtenir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ;
  • Réduire le taux d’absentéisme ;
  • Diminuer le turnover ;
  • Attirer de nouveaux talents.

Les limites de la semaine de 4 jours

Bien que la semaine de 4 jours présente de nombreux avantages, il y a différents risques et limites qui peuvent impacter le fonctionnement de l’entreprise. Par exemple les journées sont le plus souvent rallongées. Il s’agit d’un nouveau rythme de travail qui ne correspond pas à tous les salariés. Cette réorganisation impacte les personnes et doit être prise en compte afin de réduire les risques d’échec. Voici la liste des principaux inconvénients de la semaine sur 4 jours :

  • Journées plus longues ;
  • Plus de travail sur une période plus courte ;
  • Réorganisation des temps de travail.

Quelles sont les entreprises françaises qui appliquent la semaine de quatre jours ?

Si les exemples sont encore rares, des entreprises françaises ont fait le choix de passer à la semaine de 4 jours. Voici la liste des entreprises qui semblent satisfaites des résultats obtenus :

  • Elmy ; depuis septembre 2022 les salariés travaillent 32 heures sur 4 jours en étant payés pour 39 heures ;
  • IT Partner : les salariés travaillent 32 heures au lieu de 35 ;
  • Yprema : depuis 1996 les employés sont à 35 heures sur 4 jours (loi Robbien) ;
  • LDLC : les salariés travaillent 4 jours sur 5 depuis janvier 2021 ;
  • Radioshop : 32 heures (payées 35) par semaine de quatre jours depuis le mois de janvier 2021 ;
  • Welcome to the jungle : testée en 2019, la semaine de 4 jours a été adoptée définitivement ;
  • Love Radius : dans cette entreprise, c’est durant la période estivale que les salariés bénéficient de la semaine de 4 jours.
  • MV Group : depuis janvier 2022 les salariés qui le souhaitent peuvent passer à la semaine de 4 jours avec différentes compensations possibles (RTT, réduction du nombre d’heures, …).
  • Systèmes B ; dans cette entreprise de conseil, les salariés travaillent 28 heures payées 35 réparties librement dans la semaine.

La semaine de 4 jours dans les autres pays

Dans différents pays la semaine sur quatre jours interroge et intrigue. Son bien-fondé et son efficacité envisagés incitent les gouvernements à proposer des expérimentations, voir à l’autoriser à grande échelle. Tour d’horizon de pays qui lancent des essais à grande échelle.

Islande 

Entre 2015 et 2019 l’Islande a réalisé une étude à grande échelle pour instaurer une semaine de 35 heures sur 4 jours contre 40 heures auparavant tout en maintenant une rémunération identique. Plus de 2000 salariés ont participé à cette étude dans emplois privés et publics. Le rapport issu de cette étude décrit des collaborateurs moins stressés, plus reposés et plus productifs. A ce jour, près de 90% des salariés actifs en Islande ont ou sont sur le point d’adopter la semaine de quatre jours.

Royaume-Uni

Pour faire face à d’importantes difficultés de recrutement, le Royaume-Uni permet à 3 000 salariés de tester depuis janvier 2022 la semaine de quatre jours. Piloté par l’ONG 4 Day Week Global et par des universités, l’essai propose de conserver l’intégralité de son salaire tout en travaillant une journée de moins par semaine.

Ecosse

Le parti national écossais lance en 2023 un test de grande envergure permettant de réduire de 20% le temps de travail chaque semaine. Un financement exceptionnel de 11,6 millions d’euros a été envisagé pour soutenir les entreprises qui participent à ce test.

Belgique

Depuis mai 2022, le pays a lancé une réforme de grande ampleur pour tenter de lutter contre le chômage. Pour bénéficier de la semaine de quatre jours pendant l’essai de 6 mois, c’est au salarié de faire la demande et en cas de refus, l’entreprise doit donner des raisons substantielles.

Espagne

En Espagne, depuis l’automne 2023 les entreprises peuvent expérimenter la semaine de 32 heures sur 4 jours. Ce test peut être réalisé sur une période de 3 ans sans perte de rémunération pour les salariés. Plus de 200 entreprises venues de secteurs différents ont commencé l’expérimentation. Elles bénéficient de compensations versées par le gouvernement.

Japon

Dans ce pays où l’on meurt de trop travailler, la semaine de quatre jours parait bien lointaine. Le nombre d’heures supplémentaires est par exemple limitée à 100 par mois. Pourtant le gouvernement japonais encourage les entreprises à mettre en place la semaine de 4 jours sans pour autant imposer le modèle. Plusieurs grandes entreprises ont fait le choix de mettre en place ce mode d’organisation.

Suivre le temps de travail via le SIRH

On constate que la semaine de 4 jours concerne actuellement un faible nombre d’entreprise, mais ce nombre ne cesse de grossir.  Dans de nombreux exemples, les solutions de compensations sont différentes au sein d’une même entreprise. Certains salariés font le choix de diminuer leur temps de travail, d’autres bénéficient de plus de RTT alors que certains augmentent leur nombre d’heures quotidiennes.

Pour suivre les différents cycles et rythmes, le SIRH est l’outil le plus adapté. Une multitude de configurations sont possibles en fonction de vos accords d’entreprise. Grâce au paramétrage, vous pouvez définir des cycles horaires et attribuer des droits aux RTT pour chaque salarié en fonction des métiers, des lieux de travail ou encore des choix personnels. Les jours ou le salarié ne travaillent pas apparaissent automatiquement dans le planning partagé. Ainsi chacun sait quel collaborateur travaille ou non à un instant donné et pour les jours suivants.